24.3.08

Homélie du dimanche de Pâques

Dimanche de Pâques : Ac 10, 34a.37-43 ; Col 3, 1-4 ; Jn 20, 1-9
Jésus se libère de liens de la mort .
Tout le monde accepte que Jésus était mort, même les non croyants. Mais dire qu’il est ressuscité est le propre des chrétiens. Nous sommes appelés à rendre compte de la résurrection. La foi n’est pas le fait de croire là où nous n’avons aucune explication à donner. Quand les choses nous dépassent, alors nous croyons seulement. Même l’aveugle-né de Jn 9 a réfléchi lorsqu’il s’est dit « surement c’est un prophète car on n’a jamais entendu qu’un homme ait ouvert les yeux d’un aveugle de naissance », ce qui a fait fâcher les pharisiens qui l’interrogeaient.
Revenons à l’évangile de la résurrection : « c’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il cru. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que jésus ressuscite d’entre les morts. »
A quoi Jean croit-il ? Suivons pas à pas ce cheminement.
1. La pierre est enroulée, Marie Madeleine court alerter Pierre. Pour elle quelqu’un aurait continué peut-être à vouloir faire subir des sévices à Jésus et profaner son corps. Ce que la loi juive et même romaine condamnait, dans quel cas il fallait faire intervenir le pouvoir public. Pierre est ici le pater familias, l’autorité susceptible de mener une telle démarche. Et, Jean, jeune de son état, court plus vite pour veiller à ce que les choses restent intactes et que Pierre fasse le premier ce constat. Ce qui a aussi sur le plan spirituel une grande signification.

2. Les liens de la mort : le linceul et les bandelettes qu’un mort a portés sont des liens de la mort. Liens insupportables que personne ne peut rompre. Lazare était sorti avec les siens. Et Jésus avait demandé à ceux qui étaient là : « déliez-le et laissez-le marcher » (Jn 11, 44). C’est justement là la différence entre Lazare et Jésus. Lazare portera de nouveau ces bandelettes. Ceux-là mêmes qui l’ont délié vont de nouveau le lier à sa mort. Mais Jésus d’en débarrasse une fois pour toute. La mort n’a sur lui aucun pouvoir.

3. Qu’est-ce que Jean a vu ? et à quoi a-t-il cru ? Jean est sensible aux signes. Il s’est sans doute dit que ce n’est pas un vol. Qui aurait pris les précautions d’enlever minutieusement les bandelettes et les poser de côté. Surtout qu’il saignait et qu’on était déjà au troisième jour. Ce qu’il a vu a dû lui faire penser à une Parole à laquelle en fait jusqu’à présent il n’avait pas cru et que maintenant il va croire. C’est possible que ce soit : « détruisez ce temple, et moi en trois jours je le rebâtirai, le texte dit qu’il parlait de son corps et quand il fût ressuscité, à ce moment là les disciples crurent à cette parole ». Commençons par croire en sa Parole "qui croit en moi, même s'il meurt vivra. nous aussi nous sommes appelés à nous débarrasser de liens de la morts, comme Jésus.

Voyez-vous, le tombeau vide n’est pas une preuve de la résurrection. Nous savons que pour les disciples ce sera les apparitions, mais déjà ici Jean nous donne une autre preuve, sa propre parole. Nous sommes invités aujourd’hui à aller proclamer qu’il est vivant. Non, on n’a pas volé le corps, mais qu’il est bien ressuscité. C’est le Kerygme, la Bonne Nouvelle. N’oublions pas que les évangiles ont commencé par là où ils terminent : Il est ressuscité – qui ? Jésus. Qui est Jésus ? Alors le récit commence depuis sa naissance. Allons nous aussi proclamer l’Evangile et apporter la preuve du ressuscité par les actes concrets et quotidiens de notre vie de témoins.