22.3.08

Relatif aux persécutés : Mt 5, 10-12 (1)

2e Tableau : 5, 10-12 (le tableau relatif aux persécutés)
Rappelez-vous que nous avions parlé du 1er tableau (Mt 5, 3-9) dans la 1ère béatitude.
Dès l’AT l’homme devrait aller vers Dieu par la pratique d’une justice parfaite. Israël n’y a pas cru et a rompu cette alliance. Il fallait alors que Dieu vienne nous donner sa propre justice. La justice parfaite devrait descendre du ciel. Dieu doit nous sauver et de notre péché, et des malheurs extérieurs. Ce qu’il fera par l’incarnation. C’est ce qu’annonce Isaïe dans le chant au serviteur souffrant : « le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes » (Is 53,11). Ce que nous trouvons dans la 4e béatitude.

Persécution et souffrance innocente.
La vocation de l’alliance est aussi d’alléger la souffrance. Dieu s'engage à réaliser pleinement le bonheur de l’homme par le don du royaume. Une joie nous est donnée qui est celle de la foi et de l’espérance. Grâce à sa confiance en Dieu, l’homme reçoit, dès à présent, une paix et une joie intérieures qui lui permettent de mettre ses souffrances, en communion avec celles du Christ. Rester son disciple, chercher à l’imiter, entraînera nécessairement, la même haine que celle qu’Il a rencontrée. Et les mêmes tourments que ce dont il a souffert. Chiara Lubich (la fondatrice des focolares, qui vient de rejoindre la Maison du Père ) disait : "On ne peut pas aimer la souffrance pour elle-même, parce qu’elle est un non-être… La douleur est toujours une négation. Par contre, c’est Jésus crucifié et abandonné que nous pouvons aimer. Il est présent en toute souffrance et en toute personne qui souffre." (La souffrance, 2e édition, nouvelle cité, Montrouge, 1998, p. 18)
« Heureux les persécutés, à cause de la justice » est indissociable de « vous, à cause de moi ». La subtilité de la tentation, c’est d’opposer la notion même de l’amour de Dieu à la notion de la souffrance et spécialement de la souffrance innocente. Nous retrouvons le problème du bonheur, problème tout à fait fondamental de l’esprit humain. « Si Dieu m’aime, Il devrait me rendre heureux. Et si vraiment Il m’aime, il ne peut pas supporter que je souffre. Et si je souffre, c’est qu’Il ne m’aime pas et qu’Il n’est pas juste ! ». Et la conséquence est que nous risquons de perdre la foi. Poser ainsi ce problème, c’est utiliser ce thème de l’amour de Dieu contre Dieu. Nous ne devons pas oublier que Dieu a dit à notre baptême, « tu es mon fils ». Tout chrétien est soumis à ce type de tentation. A cause de son amour, nous sommes appelés à prendre aussi part à la souffrance innocente, comme lui dans le chant du serviteur souffrant du prophète Isaïe (52,12 - 53, 13).
Humainement, il nous est difficile de le comprendre ; spirituellement, nous sommes tentés par le diable pour renier Dieu. Cela veut dire que notre idée de Dieu doit se transformer et il n’y a que le Christ qui puisse nous communiquer, par l’Esprit, son idée de Dieu, parce que, Lui, Il connaît et comprend le Père. (lire la suite dans Relatif aux persécutés : Mt 5, 10-12 (2))