5.3.08

Biographie de Saint Antoine-Marie Claret

Cinquième des onze enfants du tisserand Jean Claret et de Joséphine Clara, Antoine naquit le 23 décembre 1807, à Sallent, dans le diocèse de Vich, en Catalogne (Espagne). En même temps qu'il s'initiait au métier de tisserand, il étudiait le latin avec le curé de sa paroisse qui lui donna une solide formation religieuse et une tendre dévotion à la Sainte Vierge ; à dix-sept ans, son père l'envoya se perfectionner dans une entreprise de Barcelone où, aux cours du soir, il apprit, sans abandonner le latin, le français et l'imprimerie. Lors d'une ´prédication, alors qu'il était à la messe et que les idée des machines lui tournaient dans la tête, comme il nous arrive parfois de ces distractions qui nous préoccupent tant, il entendu ce passage de l'évangile : "QUE SERT À L'HOMME DE GAGNER LE MONDE ENTIER, SIIL VIENT À PERDRE SON ÂME (Mc 8,36). il décida à se faire chartreux mais, sur les conseils de son directeur de conscience, il choisit d'entrer au séminaire de Vich (29 septembre 1829). Tonsuré le 2 février 1832, minoré le 21 décembre 1833, il reçut le sous-diaconat le 24 mai 1834, fut ordonné diacre le 20 décembre 1834 et prêtre le 13 juin 1835. Il acheva ses études de théologie en exerçant le ministère de vicaire puis d'économe de sa ville natale.
Désireux de partir en mission, il se rendit à Rome pour se mettre à la disposition de la Congrégation de la Propagande. Le cardinal préfet étant absent, Antoine suivit les Exercices de saint Ignace chez les Jésuites qui lui proposèrent d'entrer dans leur compagnie. Il commença son noviciat (2 novembre 1839) qu'une plaie à la jambe l'obligea à quitter (3 mars 1840), signe que le Seigneur ne l'appelait pas là, selon son Maître du noviciat. Une fois revenu en Espagne, il fut guéri et se consacra à l'évangélisation de son pays.
Il fut curé de Viladrau où, à peine arrivé, pour le 15 août, il prêcha une mission qui eut tant de succès qu'on le demanda ailleurs et l'évêque le déchargea de sa cure pour qu'il se consacrât aux missions populaires (mai 1843) ; il prêcha et confessa dans toute la Catalogne et soutint ses prédications par plus de cent cinquante livres et brochures. Sa vie étant menacée (vu le contexte politique de son époque), l'évêque l'envoya aux îles Canaries (février 1848 à mars 1849) où il continua son ministère missionnaire. Avec cinq prêtres du séminaire de Vich, il fondait la congrégation des Missionnaires Fils du Coeur Immaculé de Marie ou Missionnaires Clarétains (16 juillet 1849 en la fête de Notre Dame du Mont Carmel) dans le but de propager l'Évangile.
La même année de la fondation de son nouvel Institut de Missionnaires, Pie IX le nomma archevêque de Santiago de Cuba dont le siège était vacant depuis quatorze ans ; il fut sacré le 6 octobre 1850 et ajouta le nom de Marie à son prénom ; il s'embarqua, le 28 décembre 1850, à Barcelone, et arriva dans son diocèse le 16 février 1851, dans les conditions de cette époque. Il s'efforça d'abord d'instruire le peu de prêtres de son diocèse (vingt-cinq pour quarante paroisses) et de leur assurer un revenu suffisant ; il fit venir des religieux ; il visita son diocèse et y prêcha pendant deux ans où il distribua 97 217 livres et brochures; en six ans, il visita trois fois et demi son diocèse où il prononça 11 000 sermons, régularisa 30 000 mariages et confirma 300 000 personnes. Il fonda une maison de bienfaisance pour les enfants et les vieillards pauvres où il attacha un centre agricole ; il créa 53 paroisses et ordonna 36 prêtres. Les esclavagistes lui reprochaient d'être révolutionnaire, les autonomistes lui reprochaient d'être espagnol et les pouvoirs publics lui reprochaient d'être trop indépendant : il n'y eut pas moins de quinze attentats contre lui et l'on pensa que le dernier, un coup de couteau qui le blessa à la joue, lui serait fatal (1° février 1856 à Holguin).
Le 18 mars 1857, l'archevêque fut rappelé en Espagne par la reine Isabelle qui le voulait pour confesseur et il fut nommé archevêque titulaire de Trajanopolis sans pour autant cesser d'assurer de Madrid l'administration de Cuba. Confesseur de la Reine, il eut assez d'influence pour faire nommer de bons évêques, pour organiser un centre d'études ecclésiastiques à l'Escurial et pour imposer la morale à la cour. Voyageant avec la Reine à travers l'Espagne, il continua de prêcher et ne manqua pas de s'attirer la haine des nombreux ennemis du régime. Quand Isabelle II fut chassée de son trône (novembre 1868), Mgr. Claret y Clara n'eut d'autre solution que de s'exiler en même temps que la reine en France : il quitta définitivement l'Espagne le 30 septembre 1868.
En France, il eut de serieux problème de santé. Il s'occupa de la colonie espagnole de Paris ; le 30 mars 1869, il partit pour Rome, afin de participer aux travaux du premier concile du Vatican, mais il y tomba si malade qu'il dut se retirer à Prades où il arriva le 23 juillet 1870. Il parut pour la dernière fois en public à la distribution des prix au petit séminaire où il fit un discours en Catalan (27 juillet 1870). L'ambassadeur d'Espagne demanda son internement mais le gouvernement français fit en sorte que l'évêque de Perpignan l'avertît et, lorsqu'on vint l'arrêter (6 août 1870), il était réfugié chez les Cisterciens de Fontfroide où il mourut le 24 octobre 1870. Il fut béatifié en 1934 et canonisé le 7 mai 1950, par le Pape Pie XII.Cette année 2008, nous célébrons le bicentenaire de sa naissance. Une année jubilaire que nous placons sous le signe de la redecouverte de l'identité clarétaine. Notre prière est qu'à l'image de Saint Claret, le Seigneur envoie de nombreux évangélisateur pour le salut des hommes du monde entier. Sa dévise fut : "CHARITAS CHRISTI URGET NOS" (l'amour du Christ nous presse). Que le feu de cet amour de Dieu nous embrase, afin que nous le transmettions à notre tous partout dans notre entourage.