16.3.08

Méditation du Dimanche des rameaux (Mt 26,14 - 27,66)

Gethsémani, Golgotha, Eli Eli lama sabactani,... pourquoi la souffrance innocente de nos jours ?
Mettons-nous dans la peau de Jésus pour sentir avec Lui cette angoisse qui l'accablait ce jour-là. C'est l'angoisse qui nous arrive devant la maladie, la souffrance, l'échec, la mort. C'est cette même tristesse qui nous habite. Posons-nous cependant la question de savoir pourquoi Jésus a-t-il prié ce jour-là ? pour que cette coupe passe loin de lui et nous savons la conclusion : "non pas ma volonté, mais la tienne, Père". ( Hé 5,7 nous dit qu'il a été exaucé). Nous devrions cependant, nous poser autrement la question : "pour qui Jésus a-t-il prié ce jour là ?" - pour tous ces disciples qui tomberaient dans le scandale à cause de sa croix et de sa mort. Ils étaient pourtant avertis ceux-là, dont les disciples Pierre, Jacques et Jean sont ici représentatifs. "Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute (...) mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée". Pauvres hommes, leur seule conviction de ne jamais abandonner le Seigneur ne suffisait pas. Même si tout le monde t'abandonne, moi, jamais, dit Pierre... "Ainsi donc, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? L'esprit est ardent, mais la chair est faible, veillez donc pour ne pas entrer en tentation". La tentation du reniement : "je ne connais pas cet homme, je vous l'adjure". C'est le scandale qui nous hante devant toute souffrance surtout innocente. Les pleurs de Jésus comme nous les voyons dans Jn 11,35 (le court verset de la bible : "Et Jésus pleura"), sont pour ceux qui l'entourent. Aux femmes de Jérusalem il dit : "Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous et sur vos enfants". C'est comme une mère qui pleure, à sa mort pour ces enfants, pensant dans quel état elle les laisse par rapport à leur foi. Combien ne pleurent pas aujourd'hui, de leur vivant, de voir leurs enfants s'éloigner des sacrements, sombrer dans l'alcoolisme, mourir de la dépression et autres fléaux de nos jours. J'ai prié pour toi Pierre, dit Jésus, quand tu seras revenu de ton reniement, raffermis tes frères. Quelle attitude avons-nous à adopter devant la souffrance innocente? la nôtre, et celles de nos frères et soeurs ? "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" doit s'entendre surtout dans le sens, non pas de "qu'est-ce que j'ai fait pour que tu m'abandonnes?" Mais surtout "Dans quel but tu m'abandonnes ?" C'est par la croix - la mort - et la résurrection du Seigneur que nous avons la vie. Pâques sera pour nous la résurrection si nous entrons avec Jésus, dans sa passion, avec un coeur paisible, notre croix étant transformée de l'occasion de chute en un moyen de salut.