5.5.08

6e dimanche de Pâques

Ac 8,5-8.14-17 ; 1P 3,15-18 ; Jn 14,15-21
1. Le Paraclet – Défenseur.
« Moi, Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet afin qu'il soit avec vous pour toujours: l'Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. » Nous retrouvons le paraclet dont Mt nous parle dans la 2e béatitude comme celui qui console. « Heureux ceux qui pleurent, car, eux, ils seront consolés » (Mt 5, 5). La consolation est ce qui recrée l’espérance, avec certitude, lorsque nous sommes dans la détresse. Lorsque nous sommes en difficulté, le simple fait de savoir que quelqu’un vient à notre secours, nous réjouit déjà. C’est cela la joie de l’espérance. Le mot consolation donne le mot « consolateur », qui se dit en grec : « paraclet ». Dans la pensée juive, le paraclet est le Messie (celui qui doit venir). Il vient apporter la consolation à d’Israël. Jésus va s’installer à Capharnaüm dont le nom signifie « village de la consolation ». Car il vient apporter la consolation à la détresse humaine. Malgré le futur, cette consolation est pour maintenant car Jésus se donne maintenant. Mais ce futur est aussi le futur immédiat, celui de notre vie. Le futur commence dans notre vie présente pour se terminer dans l’éternité.
Mais pourquoi cette promesse d’un autre consolateur ? L’absence apparente de Jésus sera difficile à vivre. Il va choisir un autre mode de présence (voir l’homélie de l’Ascension) qui nous sera difficile à reconnaître. Mais l’Esprit a aussi besoin qu’on le prie pour le recevoir, quand bien-même c’est lui qui nous inspire la prière. «C’est l’Esprit qui nous fait dire Abba, Père ».
Le "Paraclet": tel que Jésus l’emploie ici recouvre toute sa portée juridique de "Défenseur". Il désigne celui qui est "appelé à côté de", jouant un rôle actif d'assistant, de défenseur. Les disciples vont être accusés à faux. Ils n’ont pas à se soucier, car l’avocat dira ce qu’il faut pour leur justification. Une autre expression pleine de sens est l’orphelin : « je ne vous laisse pas « orphelin ». Jésus sais ceux qui se retrouve dans cette catégorie ont plus que d’autres, besoin de tuteurs, de protecteurs. Dans les sociétés organisées où le danger est imminents pour les orphelins non encore en mesure de se prendre en charge, ils sont sous la protection de la communauté (la grande famille, l’État ou autre). A certains, il leur est commis un tuteur d’office. Ceci peut nous aider à prendre conscience de la préoccupation de Jésus cette longue soirée de la veille de sa passion et sa mort.
Oui, consolation par la résurrection, mais aussi consolation par l’Esprit Saint : Jésus est le paraclet, le consolateur par excellence. « Courage », « n’ayez pas peur » sont des paraclèses = la fonction du paraclet. Mais Jésus enverra un autre paraclet : « Je ne vous laisse pas orphelins, je vous enverrai un deuxième paraclet, l’esprit de vérité » (Jn 14,16-17).
2. L'observance des Commandements comme preuve d'amour
La promesse du Défenseur est un acte d’amour que Jésus pose pour ceux qu’il aime. Il attend d’eux, donc de nous cet amour en retour. Amour que nous ne pouvons lui manifester que par l’observance de ces commandements. « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. Moi, Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet afin qu'il soit avec vous pour toujours ». Notre siècle est très allergique aux commandements. Comme si les droits de l’homme tant revendiqués, n’avaient pas besoin des lois. Et pourtant, comment vais-je manifester mon amour pour ma nation si je n’obéis pas à ses lois, l’amour pour ma famille religieuse si je n’accepte pas ses constitutions ? Pour le mariage si je refuse de reconnaître ce qui le fonde ? Etc. c’est cette assimilation de ce qui fonde notre institution qui fera que nous répondions à l’invitation que nous adresse Pierre en ce jour. En effet, la foi n’est pas le fait de croire simplement parce qu’on manque quoi dire. Ce n’était pas dans l’entendement de Pierre comme nous le lisons dans la deuxième lecture de ce jour : «vous devez être toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect ». Notre prière en ce jour est que L’Esprit Saint nous aide dans la justification de notre foi (même à travers le martyre qui est le témoignage par excellence), et qu’il nous rende docile à l’accomplissement des commandements du Seigneur, preuve de notre amour pour lui.